Journée en terrain connu. Un simple clignement

Journée en terrain connu. Un simple clignement des yeux. Je me retourne. Bangui n’a pas changé. Mêmes rues enidepoulées, mêmes enfants mendiants gémissants, mêmes petits commerçants de fruits, de bonbons, de médicaments quasi-originaux, de pain-mayonnaise, mêmes policiers au code de la route poétique, mêmes taxis jaunes bringuebalants, mêmes fonctionnaires encravatés de sueur, même capitale comateuse aux allures de village. Je suis presque de retour chez moi !

L’objet de mon passage par ici ? Une étude sur les mesures de réduction des conséquences des inondations récurrentes dans les quartiers bas de Bangui en vue du financement d’un programme qui sera mis en œuvre à partir de fin 2010. Ouf ! Pour cerner la situation, rien de tel que de rencontrer les acteurs locaux : autorités, ONGs, population… J’achète un téléphone et je reprends ma liste de l’année dernière. Les personnes sont toujours là ! Je retrouve des collègues, des amis. Idéal pour avancer rapidement ! D’autant que je dispose d’une voiture, d’une connexion internet et de tout autre moyen qui me serait nécessaire. C’est agréable de travailler sans contrainte financière !

Entre deux rendez-vous, je partage un large espace ouvert où chaque plan de travail accueille un consultant de passage. Un défilé permanent, visiblement. Je découvre une nouvelle approche : non pas du personnel à demeure mais un ensemble de spécialistes qui tournent entre les pays et se complètent en fonction des besoins locaux. La compétence technique au détriment de la connaissance du terrain. Pour de meilleurs résultats ? Un peu tôt pour risquer une réponse…

La journée se termine au restaurant, large tablée de hasard où se côtoient ONGs et bailleurs. Travail et détente s’emmêlent. Après tout, le pays est tellement petit qu’il est difficile de ne pas se recroiser plusieurs fois par jour ! Le mode décontracté est donc de mise ! Partager un verre est tout de même plus agréable qu’une réunion…