Journée à rallonge. Il faut dire qu’en gagnant six heures grâce au décalage horaire, nous avons eu droit à une journée de 30h pour le prix de 24 !

Réveil à 6h15 dans un Paris encore habillé de nuit, puis métro peuplé de silhouettes sombres et silencieuses. La France revêt sa tenue de deuil en hiver et même la neige n’ose pénétrer au sein de la capitale qui se réveille et se cantonne à sa lointaine périphérie.

La suite n’est qu’une histoire d’aéroports et de rêves, les yeux perdus dans les nuages qui pointillonnent l’océan. Infini étendue de coton où s’emmêlent les vagues.

Les heures s’égrainent avant que pointe une terre. Escale en Guadeloupe. Une terre toute verte, bordée d’eaux turquoises, sur laquelle s’éparpillent des maisons aux toits multicolores. Bleu, vert, rose, rouge, jaune… la mode est à la fête ! Oubliée la grisaille parisienne !

Puis l’avion reprend sa course après le soleil couchant et Haïti se devine enfin dans les dernières lueurs de la journée. A 2 500 m d’altitude, un regard circulaire couvre l’ensemble du pays ! Un mouchoir de poche montagneux! Un confetti malchanceux ! Et bien peu éclairée !

Aéroport sans policier ni militaire… quel repos !

La voiture qui est venu nous chercher, le médecin, la logisticienne, et moi-même, nous emmène alors à la découverte de Port-au-Prince « by night ». Chaussées crevassées, débris en guise de trottoirs, îlots de tentes sans lumière, rues sans lampadaire, petits marchands proposants leurs étals de tout et de rien, nombreux marcheurs qui zigzaguent entre les voitures ayant oublié tout code de la route. Seul règne la loi du plus fort ! Mais avec fairplay et sans un klaxon ! Surprenant…

Après 1h de tours et détours chaotiques, un portail électronique se présente. Il abrite un ensemble de villas avec piscine toutes plus belles les unes que les autres, agrémentées de jardins tropicaux et de gardiens en uniformes. La résidence des expatriés de l’humanitaire… une honte ! Dans quelle mesure le choix est-il possible pour un habitat moins insultant, je ne sais, mais la première impression est une sacré claque !

A l’heure de Paris la grisaille, il est 4h15… dans ma chambre de prince, je me dis qu’il serait peut-être temps que je me repose…

Journée à rallonge. Il faut dire qu’en gagnant

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